L'
hymne d'Aton
Tu te lèves beau dans l'horizon du ciel,
Soleil vivant, qui vis depuis l'origine.
Tu resplendis dans l'horizon de l'Est,
Tu as rempli tout pays de ta beauté.
Tu es beau, grand, brillant. Tu t'élèves
au-dessus de tout pays.
Tes rayons embrassent les pays, jusqu'aux
confins de ta création.
Toi qui es Rê, tu les soumets tout entiers,
Les liant tous pour ton fils aimé.
Tu es loin, mais tes rayons sont sur la terre.
Tu es sur le visage des hommes, et l'on ne
connaît pas tes venues.
Quand tu reposes à l'Occident, sous l'horizon,
La terre est dans une ombre, semblable à celle
de la mort...
À l'aube, tu resplendis dans l'horizon, tu
illumines, toi le soleil ;
Dans le jour, tu chasses le noir lorsque tu
donnes tes rayons.
Les Deux Pays s'éveillent en fête, les hommes se
lèvent sur leurs pieds,
À cause de toi, ils lavent leur corps, prennent
leurs vêtements ;
Leurs bras s'ouvrent pour adorer ton lever,
La terre entière fait son ouvrage...
Tu développes le germe dans les femmes
Et de la semence fais des hommes,
Entretenant le fils dans le sein de sa mère,
Et l'apaisant pour qu'il ne pleure pas ;
Nourrice dans le sein,
Tu donnes à ce que tu crées le souffle qui
l'anime.
Quand l'enfant sort du sein... le jour de sa
naissance,
Tu ouvres sa bouche et tu pourvois à ses
besoins...
Combien nombreuses sont tes oeuvres mystérieuses
à nos yeux !
Seul dieu, toi qui n'as pas de semblable,
Tu as créé la terre selon ton coeur, alors que
tu étais seul,
Les hommes, toutes les bêtes domestiques et
sauvages,
Tout ce qui est sur la terre et marche sur ses
pieds,
Tout ce qui est dans le ciel et vole de ses
ailes ;
Les pays étrangers, Syrie et Nubie, et la terre
d'Égypte,
Tu as mis chaque homme à sa place
Et tu pourvois à leurs besoins.
À chacun sa provende et son temps de vie.
Leurs langues sont diverses en paroles,
Leurs caractères aussi et leur teint diffère ;
Tu as distingué les contrées.
Tu crées le Nil débordant des Enfers et le fais
surgir par amour
Pour que vivent les habitants, puisque tu les as
faits pour toi,
Tous les pays les plus lointains, tu les fais
vivre,
Tu leur as donné un Nil qui déborde du ciel
Pour descendre sur eux, battre les coteaux de
ses ondées
Et arroser leurs champs entre leurs villages.
Tu es seul à resplendir sous tes aspects de
soleil vivant ;
Que tu apparaisses à peine ou que tu sois au
comble de l'éclat,
Que tu sois loin ou te rapproches,
Tu as créé des millions de formes de toi seul,
Villes et villages, les champs, les chemins et
le fleuve...
Les êtres de la terre se forment sous ta main
comme tu les as voulus.
Tu resplendis, et ils vivent ; tu te couches et
ils meurent.
Toi, tu as la durée de la vie par toi-même, on
vit de toi.
Les yeux sont sur ta beauté jusqu'à ce que tu te
couches.
Depuis que tu as fondé la terre, tu les élèves
pour ton fils,
Issu de ta chair, le roi des deux Égyptes.
Traduction de Pierre Gilbert.
A. Eggebrecht, L'Égypte ancienne, p.238

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